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L’avenir du camp de roms d’Aulnay se joue aujourd’hui

Aujourd’hui, le tribunal de Bobigny doit donner son verdict sur l’évacuation du campement de roms situé le long de l’ex-RN2, demandée par la ville d’Aulnay, propriétaire du terrain. Du côté du collectif de soutien aux familles, on demande une alternative durable aux évacuations de ces camps.

Quelques 230 personnes vivraient actuellement dans le camps situé non loin du parc départemental du Sausset. | (C) Gwenaël Bourdon / Le Parisien
Quelques 230 personnes vivraient actuellement dans le camps situé non loin du parc départemental du Sausset. | (C) Gwenaël Bourdon / Le Parisien

« 76 baraques plantées le long de petites allées boueuses, que les femmes balaient à longueur de journée. Plus de 200 adultes et enfants roms habitent dans ce bidonville installé depuis novembre. » Voilà le décor planté par nos confrères du journal Le Parisien ce matin dans son édition du 93. Et en effet, depuis le boulevard Marc Chagall dans le nord de la ville, non loin du magasin Bricoman, les automobilistes aperçoivent les toits serrés, surmontés de maigres panaches de fumée. La menace d’une évacuation plane bel et bien sur ce campement vieux de trois mois. Le tribunal de Bobigny devait se prononcer ce matin, dans une procédure lancée par la mairie d’Aulnay-sous-Bois, propriétaire du terrain, sur décision du conseil municipal.

« Le camp n’est pas dangereux, assure Sika, jeune père de famille, dans un français hésitant. S’il y a l’expulsion, on va dormir sur la route ? » s’interroge-t-il avant de poursuivre, en fondant beaucoup d’espoir sur l’expiration fin 2013, des mesures qui restreignaient l’accès au travail pour les ressortissants bulgares et roumains: « Pourquoi le maire ne donne pas du travail ? Il peut maintenant, on est en 2014. » Mais pour l’heure, le quotidien reste rude assure-t-il à nos confrères du Parisien : « on cherche la ferraille, on fait la manche, on travaille au noir, de la peinture, des coups de main… ».
De son côté, un collectif milite pour que des solutions alternatives à l’expulsion soient entreprises. « Un travail de médiation important a été effectué par des citoyennes et des citoyens solidaires pour vacciner et scolariser les enfants du bidonville en partenariat avec des associations qui travaillent sur le terrain comme l’ASET 93 ou Médecins du Monde » indique François Siebecke, élu EELV au conseil municipal. Alors qu’un terrible incendie s’est déclaré dans un camp de roms à Bobigny ce mercredi, causant le décès d’une jeune fille, le comité rappelle que « les campements d’Aulnay sont vulnérables face à un tel drame », ajoutant que « depuis plus de 10 ans, les expulsions n’ont pas amélioré les conditions indignes dans lesquelles les Roms vivent au cœur de la République. »
Dans un courrier adressé il y a un mois aux riverains, le maire PS d’Aulnay-sous-Bois Gérard Ségura justifiait sa demande d’une expulsion en trouvant « inadmissible que des familles vivent dans de telles conditions de précarité et d’insalubrité », évoquant au passage les « nuisances subies par le voisinage et la montée d’une tension croissante liée à des actes d’incivilité de plus en plus sérieux ». Selon Ronan Viard, directeur de la sécurité, la municipalité semble faire face à un afflux de population inédit. « La ville n’a jamais compté autant de campements. En moins d’un an, on en a vu apparaître cinq. »
A l’heure où nous publions cet article, la décision du tribunal ne nous était toujours pas transmise. Nous y reviendrons donc dans un prochain article.

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