Ce mois-ci, le magazine économique et financier « Capital » a réalisé un dossier sur la gestion des villes en France. Ainsi un palmarès des maires les plus ou moins dépensiers a été réalisé et un zoom particulier sur la région Île-de-France a été effectué. On y découvre un bilan surprenant au sujet de la ville d’Aulnay-sous-Bois. Alors la gestion du maire sortant (PS) Gérard Ségura a-t-elle été exemplaire durant ces six dernières années ? Enquête.
« Région parisienne: les élus ont flambé comme jamais. » Dans son numéro du mois de mars 2014, le magazine économique et financier « Capital » a consacré une partie de son édition à la gestion des maires sortant un peu partout en France. Le magazine en a profité pour dresser un tableau comparatif des maires sortants dans toute la région parisienne. Et le titre de cet article du magazine, « les élus ont flambé comme jamais », est plutôt bien adressé pour le maire sortant d’Aulnay-sous-Bois, Gérard Ségura (PS). En effet, la dette durant son mandat a bien « flambé comme jamais ». Mais face au bilan réalisé par le magazine, qui joue en la faveur du maire socialiste, ce dernier peut bien « flamber » d’être en photo dans les colonnes positives du magazine. Car le tableau dressé par le magazine n’est que la face visible de l’iceberg. Et l’iceberg en l’occurrence, il était équivalent à une dette de 96 660 000 € en 2012. Soit une dette par habitant de 1 162€, et donc une augmentation de cette part de 109,37% entre 2007 et 2012. On est peut-être loin des 3 100€ de dette par habitant à Aubervilliers, mais nous sommes tout de même la 3ème ville de la région avec la plus forte progression de cette dette par habitant, derrière Levallois-Perret (+119,97%) et Neuilly-sur-Seine (+128,57%). Et le bilan catastrophique ne s’arrête pas en si bon chemin puisque Aulnay a vu son délai théorique de remboursement de l’endettement passer à 10,6 ans et une augmentation de cette durée de 430% ! Assurant ainsi la deuxième place à notre commune, juste derrière Saint-Ouen qui peut se désendetter en 50,6 ans et a vu cette période multipliée par 540,51%. Ce n’est pas parce qu’il y a pire qu’il faut se féliciter de la gestion de la mairie sortante.
L’augmentation des frais de fonctionnement par habitant entre 2007 et 2012 est quant à elle plutôt raisonnable, se chiffrant à 2 008€ (+12,56%). Notre ville se trouve dans la moyenne, c’est déjà ça. Et ce malgré de très nombreuses embauches. Les dépenses d’investissement par habitant à Aulnay-sous-Bois ont elles aussi augmentées, de 23,93%, atteignant 523€. Et enfin, les impôts ont augmenté. Le montant de la taxe d’habitation par habitant a augmenté de 7,08% entre 2007 et 2012, se chiffrant à 257€. Il s’agit de la ville ayant le plus faible montant dans la région. Quant à la taxe foncière, elle se chiffre à 212€ et a augmenté de 7,61% durant le mandat.
Le maire sortant a donc un bilan en demi teinte. Si la dette a fortement augmenté durant le mandat socialiste à Aulnay-sous-Bois, son impact sur les impôts des aulnaysiens durant le mandat a été maîtrisé. Cependant, une dette doit toujours finir par être remboursée. Et donc trois solutions sont possibles pour s’en sortir: augmenter les impôts d’au moins 20% (choix envisagé par Gérard Ségura, s’il est réélu, selon des documents internes révélés par Alain Amédro), diminuer et maîtriser les dépenses de fonctionnement, ou bien limiter les dépenses d’investissement. Ce dernier est vraisemblablement impossible à mettre en oeuvre, à moins de laisser la ville à l’abandon. Maintenir le train de vie actuel de la mairie serait fortement dangereux, les six dernières années ne sont pas un modèle économique durable et rentable. A force de flamber, on va finir par s’en brûler les ailes…
Pour découvrir le tableau complet du magazine « Capital », vous pouvez cliquer ici. Pour ceux qui souhaitent découvrir le dossier complet, le magazine est disponible en kiosque ce mois-ci au prix de 3,80€.