EXCLUSIF 93600INFOS Il y a quelques jours, le député (PS) Daniel Goldberg se plaignait publiquement du non-renouvellement de la convention qu’il avait avec la mairie d’Aulnay-sous-Bois. Cette convention, signée en 2012 peu après son élection, lui permettait d’avoir un bureau au sein de l’hôtel de ville en échange d’une contrepartie. Notre rédaction s’est procurée la lettre du maire (UMP) Bruno Beschizza, adressée au parlementaire, en réponse à la stupéfaction de ce dernier sur son site internet.
Entre le nouveau maire (UMP) d’Aulnay-sous-Bois Bruno Beschizza et l’actuel député (PS) Daniel Goldberg, l’amour n’est pas au beau fixe. Et cela se remarque particulièrement depuis l’élection du secrétaire national de l’UMP en charge de la sécurité, le 5 avril dernier, à la tête de la troisième ville la plus peuplée de la Seine-Saint-Denis.
Tout commence le 8 avril dernier lorsque le maire de la ville écrit au député de la 10ème circonscription de la Seine-Saint-Denis pour l’informer que le bureau qui lui est réservé au sein de l’hôtel de ville d’Aulnay-sous-Bois lui est retiré. Mettant ainsi un terme à la convention co-signée en 2012, peu après les élections législatives, par le parlementaire et l’ancien maire (PS) d’Aulnay-sous-Bois Gérard Ségura. Ainsi donc, après un mois de préavis, le député fut contraint d’abandonner le bureau en mairie dont il était le locataire. Selon nos informations, le député a usé de la durée de son préavis jusqu’au bout, soit jusqu’au 8 mai dernier, malgré que ce jour était férié. Occasionnant, toujours selon nos informations, des frais de gardiennage supplémentaires pour la commune habitée, selon les derniers chiffres de l’Insee, par 82 538 aulnaysiens.
Ironie et incompréhension du député sur son blog
Le député, qui est également membre de l’opposition dans le conseil municipal d’Aulnay-sous-Bois depuis les dernières élections municipales, a ensuite tenu à réagir publiquement sur son blog au sujet de cette éviction. Dans un article intitulé « Aulnay respectueuse » disaient-ils… -reprenant le slogan employé par l’actuel maire (UMP) durant sa campagne pour les municipales-, le parlementaire évoque son regret et dénonce les méthodes employée par l’édile sur ce non-renouvellement de la convention co-signée avec la mairie. Ainsi, le député estime qu’il « ne peut plus accueillir les citoyens qui souhaitent le rencontrer » dans sa circonscription et « regrette cet état de fait ainsi que la méthode qui a prévalu ». Joint à cet article, le député a publié une photo de cette première lettre recommandée envoyée par le maire. Contacté à l’époque par notre rédaction, le maire (UMP) s’était dit « étonné de voir publié publiquement une telle lettre, compte tenu du contenu de cette convention » et avait promis de « réagir publiquement dans les jours suivants ».
350 € de dédommagements mensuels permettant également l’accès à de nombreux services
Le 27 mai dernier, Bruno Beschizza a prit la plume pour répondre à la stupéfaction de l’élu. Dans une lettre que nous nous sommes procuré, le maire explique que « pour un montant mensuel modique de 350 € », la convention permettait au député « de bénéficier d’un bureau mais aussi de la mise à disposition de mobilier, d’un téléphone, d’un ordinateur et de fournitures de bureau, assortie à la prise en charge par la commune des impôts, taxes et charges liées. » L’édile rappelle également que « comme lors de la précédente mandature, la priorité d’attribution des bureaux au sein de l’hôtel de ville va aux élus municipaux ayant une délégation au sein du conseil. » Selon nos informations, le bureau qu’occupait Daniel Goldberg est désormais utilisé par la 1ère adjointe au maire Séverine Maroun. Dans sa lettre, le nouveau maire insiste cependant sur le fait qu’il est « légitime » que le député souhaite « recevoir du public dans le cadre de son mandat national ». Il l’invite donc à utiliser son « indemnité représentative des frais de mandat dont le montant mensuel est de 5770 € brut […] afin de louer un local comme le faisait son prédécesseur, Gérard Gaudron ». En effet, l’ancien député (UMP), qui était également maire de la ville à l’époque, s’est vu retirer son bureau en mairie lors de l’élection du maire (PS) Gérard Ségura en 2008, malgré son mandat parlementaire en cours à l’Assemblée Nationale.
Dans tous les cas, cette relation conflictuelle qu’entretiennent les deux élus promet de ne pas s’arranger de sitôt. Il est d’ailleurs fort probable qu’une nouvelle altercation orale en tirs croisés se produise entre le maire et le député lors du prochain conseil municipal, le 25 juin prochain, comme il est arrivé lors de la dernière séance il y a quelques jours.
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