Dimanche dernier, les électeurs étaient appelés aux urnes pour le 1er tour des élections départementales. A cette occasion, c’est une importante abstention des électeurs qui s’est exprimée dans le pays, et en particulier à Aulnay-sous-Bois où la participation n’excède les 34,9%. Si le Front National s’est installé dans la ville et que la droite l’emporte, on assiste au rejet massif de la gauche socialiste.
Ce dimanche, à peine un électeur sur trois s’est déplacé aux urnes à Aulnay-sous-Bois pour le 1er tour des élections départementales. Avec plus de 65% d’abstention, c’est incontestablement cette part silencieuse des Français qui ressort vainqueur du scrutin. La participation n’ayant atteint que 34,9%, la tenue d’un second tour dimanche 29 Mars était inévitable.
Durant ce 1er tour, nous avons assisté localement à une installation certaine du Front National dans notre ville, comme c’est le cas au niveau national depuis près d’un an. Malgré que le parti ne soit pas directement implanté dans la ville, preuve en est que les candidats FN aux départementales à Aulnay-sous-Bois n’y habitent pas, l’électorat existe. Voter FN, ce n’est pas choisir un candidat mais uniquement mettre un bulletin de colère et de protestation en direction des idées considérées et extrémistes. Ainsi, le Front National pourra toujours mettre des candidats inconnus, sans militants identifiés, ni propagande ou réunion publique, et s’assurer d’avoir un certain pourcentage des voix. De plus, le contexte politique et économique est favorable à ces partis extrêmes. Les 19,8% des suffrages obtenus par le couple Marie Vanessche et Cyril Bozonnet sont donc tout à fait raisonnables, mais inquiétant considérant l’idéologie de ce parti.
Mais le bon score du FN a aussi été facilité par la tôle prise par le Parti Socialiste au niveau local. Encore fragilisée par l’échec des dernières élections municipales, la gauche semble encore en convalescence. Et en particulier la section locale du Parti Socialiste, marquée par des visages dorénavant inscrits dans les heures sombres de notre ville après six ans de souffrances pour les habitants. Cependant, la liste réunissant le PS, EELV et le PRG emmenée par Guy Challier et Latifa Bezzaouya-Cotrie a tout de même réussi à faire un score surprenant avec 22,4% des suffrages. Malgré cela, la victoire semble très compliquée pour la gauche ce dimanche. Le seul avenir possible pour le socialisme local serait une refonte profonde avec un renouvellement des personnages, risquant sinon d’essuyer échec sur échec.
Il faut également souligner la percée de la gauche alternative emmenée par le Parti Communiste et les militants écologistes locaux, pour la plupart encarté EELV. Avec un peu d’efforts, ce mouvement initié lors des dernières élections municipales avec la liste Vivre Mieux Ensemble à Aulnay-sous-Bois pourrait bien encore progresser et doubler le gauche traditionnelle représentée par le PS. Avec 11,5% des voix, le duo formé par Claire Dexheimer et Mackendie Toutpuissant semble s’inscrire dans une dissidence pertinente.
Quant aux candidats de la droite et du centre, Bruno Beschizza et Séverine Maroun, ils incarnent un certains succès. Un an après avoir été élu respectivement maire et adjointe de ce dernier avec plus de 60% des suffrages, ceux qui représentent les couleurs de l’UMP et de l’UDI remettent cela avec déjà 46,4% des voix en leur faveur au premier tour de ces départementales. Le bilan de la première année de l’actuelle majorité municipale aura sans doute favorisé la candidature de la droite, avec de nombreuses actions pour le quotidien des habitants: évacuation du camps de roms, retour de la propreté, mise en place d’effectifs et de matériels nécessaires pour que la Police Municipale puisse de nouveau être en service 24h/24. Cependant, cette première année a aussi été marquée par un manque de moyens, expliquée notamment par la baisse des revenus fiscaux avec la fermeture de PSA mais surtout en raison de la baisse des dotations de l’Etat qui se chiffrent aujourd’hui à plusieurs millions d’euros supprimés pour la collectivité. Le maire et son équipe ont également été menés à gérer des dossiers difficiles, comme la fermeture soudaine de la piscine dont le toit menace de s’effondrer représentant une menace majeur pour les usagers de cet équipement indispensable dans une commune comme la notre.