(Ceci est un poisson d’Avril finement préparé, comme chaque année !) Pour boucler son budget 2016, entaché de jour en jour par de nouvelles mesures gouvernementales plus coûteuses les unes que les autres, la Ville d’Aulnay-sous-Bois va devoir faire des choix drastiques. Si l’augmentation d’impôts est cette année encore proscrite, le Maire planche plutôt sur une autre copie, celle de mettre louer des chambres dans l’Hôtel de Ville.
Mercredi prochain, le conseil municipal de la Ville d’Aulnay-sous-Bois sera amené à voter le budget communal pour l’année 2016. Les échanges s’annoncent difficiles dans un contexte budgétaire une fois de plus tendu. En cause, des dotations de l’Etat toujours plus basses et un encours de dette de plus de 100 millions d’euros hérités de la précédente majorité municipale.
Une situation financière alarmante, dramatique même
La situation ne cesse de se dégrader. L’annonce récente du Département, qui fait le choix de ne plus aider les communes dans les frais de fonctionnement des crèches municipales, renforce l’asphyxie des municipalités du 93. A Aulnay-sous-Bois, la facture s’annonce salée puisque le trou ainsi créé est de 780 000 € par an.
Pour faire face à ce constat, toujours plus accablant d’année en année, le Maire (Les Républicains) d’Aulnay-sous-Bois Bruno Beschizza se retrouve confronté à plusieurs choix possibles. La Ville pourrait augmenter les impôts afin d’assumer l’intégralité de ses dépenses. Cependant, l’équipe municipale élue en 2014 se refuse à actionner le levier fiscal. Dès lors, la municipalité en place doit revoir ses dépenses et éradiquer le gaspillage.
Les élus s’installeront dans les parcs communaux
Malgré les efforts menés depuis maintenant deux ans, Bruno Beschizza se voit aujourd’hui confronté à un dilemme supplémentaire: trouver de nouvelles recettes. Pour cela, le Maire s’apprête à faire un choix difficile, celui de céder l’Hôtel de Ville. Tous les bureaux de la maison des habitants vont être vidés de leur mobilier et être transférés dans les parcs communaux. Les élus pourraient ainsi recevoir la population dans un écrin de verdure et sans rendez-vous. Loin d’être atteint par une lubbie écologiste, notre édile justifie son idée par une envie de transformer l’Hôtel de Ville en petits appartements de location.
Pour quelques centaines d’euros, vous pourrez passer la nuit dans l’Hôtel de Ville au sein d’un confort classé 5 étoiles au Guide Michelin. La suite luxueuse de cet hôtel nouvelle génération, intitulée « la salle des bras de fer », sera même dotée d’un formidable balcon avec une vue plongeante sur les somptueux locaux du centre administratif et de la voie de chemin de fer.
Une clientèle de haut standing
Sans nul doute, la Ville pourra ainsi rapidement rembourser sa dette grâce à cette opération dont les recettes seraient estimées à près d’un million d’euros par an selon un document circulant en mairie. Toujours selon ce document, « la transformation de l’Hôtel de Ville en appartements de location permettra d’attirer une clientèle de haut standing à quelques kilomètres de la capitale et d’importants parcs d’expositions ».