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Bruno Beschizza refuse l’étiquette de « base arrière du jihadisme » pour Aulnay-sous-Bois

Bruno Beschizza, maire d’Aulnay-sous-Bois, était ce matin sur RMC pour dénoncer la stigmatisation médiatique de la ville suite à l’attentat déjoué de Villejuif. Depuis quelques jours, l’enquête qui tente de cerner le profil du présumé terroriste mène à Aulnay-sous-Bois, ville dans laquelle Sid Ahmed Ghlam se serait procuré des armes. Pour le maire, il n’y aura « pas de lutte efficace contre le jihadisme sans lutte contre la drogue » rappelant que « ce n’est pas la police mais la justice qui ne passe plus dans nos territoires ».

Bruno Beschizza a rappelé que "ces individus, qu'il faut arrêter de présenter comme des héros modernes, ne sont que des criminels, d'anciennes petites frappes". | (C) RMC
Bruno Beschizza a rappelé que « ces individus, qu’il faut arrêter de présenter comme des héros modernes, ne sont que des criminels, d’anciennes petites frappes ». | (C) RMC

Ce matin, le maire (UMP) d’Aulnay-sous-Bois était au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC pour une interview consacrée aux liens qu’entretenait dans notre ville Sid Ahmed Ghlam, l’homme interpellé dimanche à Paris et placé en garde à vue pour avoir vraisemblablement cherché à perpétrer un attentat « imminent ». En effet, une enquête actuellement en cours vise à rechercher les complices de Sid Ahmed Ghlam, suspecté d’avoir planifié un attentat contre au moins une église de Villejuif et d’avoir tué Aurélie Châtelain dimanche dernier. Si les enquêteurs s’intéressent à plusieurs personnes qui pourraient l’avoir aidé dans son projet, une piste semble se privilégier en direction d’Aulnay-sous-Bois, ville dans laquelle la Police Judiciaire a retrouvé un véhicule où se trouvaient de nombreuses armes.

« Les quelques dingues qui croient voir dieu dès qu’ils ont une kalachnikov en main ont bien souvent été des petits dealers »

Mais l’affaire intervient seulement quelques mois à peine après les attentats menés contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de Vincennes, affaire dans laquelle Aulnay-sous-Bois avait déjà été citée puisque deux complices présumés d’Amédy Coulibaly, les frères Belhoucine toujours en fuite en Syrie, ont habité et travaillé dans cette ville de Seine-Saint-Denis. Dès lors, la ville se retrouve depuis quelques jours stigmatisée par la presse. Ainsi, Bruno Beschizza a indiqué ce matin qu’ « Aulnay-sous-Bois n’est pas devenu la base arrière du jihadisme en Île de France ». L’élu a en effet préféré faire un lien avec le trafic de drogue qui ronge son territoire et ses quartiers défavorisés. « J’ai un problème à Aulnay, que tous les maires dénoncent en Seine-Saint-Denis en particulier, c’est qu’on sait bien que les quelques dingues qui croient voir dieu dès qu’ils ont une kalachnikov en main, ont bien souvent été des petits -shiteux- ou des copains de petits dealers et bénéficient du support de ces réseaux » de drogue a-t-il expliqué.

« Ce n’est pas la police mais la justice qui ne passe plus dans nos territoires »

« Il n’y a pas une filière syrienne sur l’Île de France » a-t-il affirmé, poursuivant que « s’ils ont besoin d’une kalachnikov, ils vont voir l’ancien copain de la cité pour avoir le matériel ». Pour l’édile, il n’y aura « pas de lutte efficace contre le jihadisme sans lutte contre la drogue ». Selon lui, « il ne sert à rien de faire une loi sur le renseignement – et je suis pour cette loi – si à côté de ça on n’enlève pas les réseaux supports ». Or, « la justice ne passe plus sur nos territoires. Les policiers y vont dans ces territoires, mais quand ils interpellent quelqu’un et que le type est remis dehors, il y a un sentiment d’impunité qui s’installe. On ne luttera pas efficacement au niveau du renseignement, si en même temps on ne lutte pas contre ces réseaux support », insiste-t-il. Bruno Beschizza souhaite ainsi dénoncer « l’hypocrisie de l’État et du gouvernement » sur le dossier.

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