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Séverine Maroun veut proposer un parcours d’insertion citoyen pour les allocataires du RSA

Séverine Maroun, première adjointe au Maire d'Aulnay-sous-Bois, est également conseillère départementale depuis mars 2015. | © DR
Séverine Maroun, première adjointe au Maire d’Aulnay-sous-Bois, est également conseillère départementale depuis mars 2015. | © DR

La Première adjointe au Maire d’Aulnay-sous-Bois ne démord pas: elle veut proposer aux allocataires du RSA des heures de bénévolat. Après avoir reçu une fin de non recevoir de la part du président (PS) du Conseil Départemental au début du mois, elle s’attaque désormais à une échelle plus locale: Aulnay. Zoom sur une mesure tant décriée et incomprise.

 

La comparaison est vite faite, pourtant Séverine Maroun l’assure: « On ne veut pas faire comme dans le Haut-Rhin ! ». Fin Janvier, le département d’Alsace a voté le conditionnement du versement du Revenu de Solidarité Active (RSA) à des heures de bénévolat obligatoires. Dans quelques jours, la Première adjointe (LR) au Maire d’Aulnay-sous-Bois fera voter en conseil municipal un dispositif dédié aux allocataires du RSA qui se veut moins imposant mais plus innovant.

Sur la base du volontariat

L’idée est de proposer aux bénéficiaires du RSA d’effectuer sept heures de bénévolat par semaine dans l’association de leur choix. Et ce, sans obligation. A Aulnay-sous-Bois, cela semble légalement possible puisque la ville gère elle-même le RSA à la différence de la plupart des communes qui délèguent cette tâche au département. 3 750 aulnaysiens bénéficient du RSA à ce jour.

« Concrètement, il s’agit pour nos dix agents chargés du suivi des allocataires de les mettre en relation avec certaines associations, qui ont peu de moyens et sont demandeuses de bénévoles » explique Séverine Maroun à nos confrères du journal Le Parisien. Ce projet prendrait alors la forme d’une charte entre allocataires et associations. Le bénéficiaire du RSA signe une charte dans laquelle il s’engage notamment à « s’impliquer dans les missions et activités qui lui sont confiées » et « à respecter les horaires et disponibilités convenues ».

Une expérience pour valoriser les CV

Ce dispositif doit permettre aux bénéficiaires du RSA de « rester en contact avec la société » explique l’élue, tout en restant lié à des règles « notamment pour les horaires ». Cette expérience association pourra ensuite être indiquée sur leur CV, une possibilité « rassurante pour les employeurs car prouvant qu’ils ont, malgré leur absence d’emploi, un état d’esprit volontaire ».

Séverine Maroun estime que son projet n’a rien à voir avec celui du conseil départemental du Haut-Rhin: « ici, il n’est pas question qu’on suspende le versement du RSA aux allocataires s’ils décident ne pas assurer leurs heures de bénévolat ! » La charte proposée aux associations et allocataires précisera que cette « démarche volontaire » est inscrite dans le contrat d’insertion de l’allocataire, mais peut s’arrêter « à tout moment » en cas de non-respect des heures de bénévolat. Dans cette situation, les allocataires auront simplement rendez-vous avec les services municipaux pour revoir leur projet d’insertion.

Pas d’obligation assure l’élue

Imposer cette mesure serait « contre-productive » pour les allocataires et les associations assure Séverine Maroun, également conseillère départementale. En effet, les associations se retrouveraient avec des individus plus intéressés que motivés par la cause défendue par l’organisme, le contraire du principe du bénévolat. Et les allocataires non motivés par ce projet de réinsertion verraient la tâche comme une corvée à bâclée vite fait.

Séverine Maroun n’en est pas à son coup d’essai. Début février, elle avait déjà écrit au conseil départemental pour une idée similaire. Stéphane Troussel, président (PS) de l’assemblée départementale avait alors refusé la proposition. « Les initiatives telles que celle dont vous vous faites aujourd’hui le relais vont à l’encontre du principe de solidarité nationale, et encouragent une départementalisation du RSA » expliquait l’élu dans un courrier adressée à la Première adjointe. Le président du département le plus pauvre de France explique être plutôt « mobilisé pour la renationalisation du RSA ».

A Aulnay-sous-Bois, le dispositif est encore à l’étude, mais devrait toutefois faire l’objet d’une délibération au prochain conseil municipal le 9 mars pour une mise en œuvre espérée à l’automne prochain.

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