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Sophie Decaunes – 6 mois après son départ…

Cela fait un peu plus de 6 mois que l’éco-animatrice de la Maison de l’Environnement, Sophie Decaunes a pris le départ vers de nouveaux horizons à travers toute la France et ses très nombreuses exploitations bio.
A cette occasion, nous avons fait un point avec elle sur les 6 premiers mois de son aventure.
AulnayAsso: 6 mois après votre départ de Aulnay-sous-Bois, que pensez-vous de votre aventure ?

Sophie Decaunes: « A l’aube du 6ème mois de voyage, je me dis que la vie est riche et puissante et que la véritable aventure est de vivre cette vie pleinement. Etre présent à chaque instant. Se sentir bien dans l’ici et maintenant aux côtés d’Autres pour traverser un bout de chemin ensemble.
Mes pas dessinent petit à petit ma route, et en me retournant je comprends de mieux en mieux les détours et haltes qui l’ont jalonnée. Je me sens grandir, en mouvement, en cadence harmonieuse avec le rythme de la nature changeante qui m’entoure. »

A.A.: La regrettez vous ?
S.D.: « A aucun moment je n’ai regretté d’être partie, de m’être rendue cette liberté d’agir en cohérence avec mes convictions et mes besoins. Chaque matin je repose le pied sur la terre ferme et remercie de cette nouvelle journée offerte. Je me sens en vie. »

A.A.: Parmi les 6 premiers mois d’aventure à travers le nord et l’ouest de la France, qu’est-ce qui vous aura marquée le plus ?
S.D.: « Incontestablement la confiance en la vie. J’ai rencontré des gens qui œuvrent au quotidien, avec une grande énergie et le sourire, pour des jours meilleurs. Et ces personnes sont bien plus nombreuses qu’on ne peut l’imaginer : elles tissent lentement et sûrement une nouvelle étoffe unifiant les Hommes. Le futur est à inventer !
Merci à tous ceux qui, conscients, participent de leur mieux aux changements positifs de notre société. »

A.A.: Quel est votre meilleur souvenir ou meilleur moment ?
S.D.: « Le meilleur moment qui me revient c’est la force de la connexion au vivant lors de mon travail auprès des végétaux et animaux.  J’ai accueilli en moi un grand et nouveau sentiment de gratitude envers ce qui me permet de vivre. Je me suis entendu dire silencieusement merci aux haricots, tomates, brebis et agneaux. Depuis je nourrie une admiration grandissante envers toutes les formes de la nature. Et c’est valable pour la nature humaine aussi perfectible soit-elle. »

A.A.: Et au contraire quel est le pire ?
S.D.: « Mon pire souvenir est l’accueil dans une exploitation qui vantait son aspiration à la Non-violence et à l’influence de la philosophie de Pierre Rabhi, alors qu’en réalité c’était tout l’inverse.
J’ai vécu quelques jours d’enfer à travers la violence verbale perverse du propriétaire et, obligée de partir sans savoir où aller, j’ai vécu un bon moment de panique. Il m’a fallu une petite semaine pour me remettre de cette histoire. Je savais que tout ne serait pas rose, mais je n’était pas prête à vivre le gris si tôt. »

A.A: Si votre aventure devait être malencontreusement arrêtée aujourd’hui, quel serait votre sentiment ?
S.D.: « J’aurai peut-être un goût d’inachevé, mais étant des gens qui font du hasard leur affaire, je me dirai que cela arrive pour une Bonne raison et qu’il me faut juste en découvrir le sens.
Je crois qu’aujourd’hui je serai prête à ne plus revenir car je me sens libre comme l’air : mes affaires quotidiennes tiennent dans un sac, et mes besoins revenus à l’essentiel sont facilement couverts au gré des chemins.
Cependant, l’envie de partager cette aventure me fera revenir vers vos contrées en septembre 2012 afin de vous raconter quelques belles histoires sous formes d’expositions et de spectacles. »

Nous remercions Sophie d’avoir pris le temps de répondre à nos questions.

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