Dans 20 ans, une pépinière d’entreprises, un centre de formation, une zone boisée, des habitations ou encore un musée laisseront place à l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois. Du moins, c’est ce qu’a présenté l’entreprise automobile hier lors d’une conférence de presse en la mairie d’Aulnay-sous-Bois. De son côté, Bruno Beschizza fait remarquer à la presse que jusqu’à présent, « on était jusqu’à dans la lamentation, la dénonciation, la colère: aujourd’hui on est dans la construction ».
Le groupe PSA a présenté hier après-midi les grandes orientations de son projet de reconversion du site industriel d’Aulnay-sous-Bois dont la fermeture aura lieu dans les prochaines semaines. Alors que la démolition des premiers bâtiments de l’usine a commencé il y a quelques semaines, c’est une véritable « cité industrielle » que souhaite voir le groupe sur ces terrains à l’horizon 2023. Combinant à la fois activités économiques et « lieux de vie » pour les habitants. Ce site de 180 hectares, propriété de PSA, est équivalent, à l’est de Paris, en terme d’espace au quartier d’affaires de la Défense dans l’ouest parisien. Il accueillait depuis 1973 l’usine du groupe où travaillaient plus de 3 500 salariés.
Le projet propose de conserver la « vocation industrielle » du site, mais aussi d’y créer une zone boisée de 20 hectares liant ainsi les deux plus grands parcs verts de la ville : le parc départemental du Sausset et le parc municipal Robert Ballanger, formant ainsi une boucle de balade de près de 4 km. Une desserte en transports est également prévue pour relier le site à la gare du Grand Paris qui se situera à proximité. Des habitations et des activités tertiaires ont été annoncés, conjointement un responsable de PSA et les urbanistes responsables du projet, le tout desservi par des transports en commun (un bus en site propre mais aussi un transport aérien en télécabine) et huit complexes de parking.
Habitations, musées, transports mais aussi lieu de production, d’apprentissage et de formation
Mais la grande nouvelle, c’est la volonté du groupe industriel à conserver « une présence sur le site » pour y « installer un centre de formation technique et commercial qui pourra former 10.000 collaborateurs par an ». C’est ce qu’a indiqué le secrétaire général de PSA Pierre Todorov lors de cette conférence, sous les yeux de la famille Peugeot qui était présente. Le nouveau maire (UMP) d’Aulnay-sous-Bois Bruno Beschizza s’est engagé à cette occasion sur la mise en place d’une pépinière d’entreprises dès cette année ou en 2015. « On était jusqu’à présent dans la lamentation, la dénonciation, la colère: aujourd’hui on est dans la construction », a-t-il déclaré à nos confrères de l’AFP.
Et si pour l’instant, seule l’entreprise ID Logistics a acté sa volonté de reprendre une partie du site, en signant une promesse de vente en novembre 2013 avec l’espoir de créer 500 à 600 emplois, la Société du Grand Paris (SGP) et le groupe allemand Siemens ont également fait connaître leur intérêt pour le site. Ils compteraient ainsi y implanter respectivement un centre de maintenance lié aux lignes du futur métro automatique du Grand Paris et des ateliers, si Siemens remporte son appel d’offres.
Un héritage PSA qui doit être conservé
Ce projet, qui est baptisé « La Fabrique », a été confié au groupe Constructa. Les urbanistes en charge du projet proposent toute une série d’idées: des logements accompagnés d’une maison de retraite, pour en faire plus qu’une simple « cité industrielle » mais surtout un « lieu de vie ». C’est un nouveau quartier de la ville qui est alors proposé, intégrant la probable construction d’un musée sur l’histoire industrielle française. La culture étant la « principale locomotive de l’attractivité immobilière » selon le président de Constructa Marc Pietri. Et pour justifier une telle implantation sur le site de l’ancienne usine PSA, il rappelle que « l’histoire du groupe automobile recèle toute l’histoire de l’industrie française et de l’ensemble de ses technologies ». De plus, c’est dans l’ancienne halle de ferrage où étaient assemblées les pièces de carrosserie des automobiles que pourrait être accueillie la pépinière d’entreprise. Des start-up dont l’activité est la mobilité : une mobilité physique d’une part avec les transports, mais aussi une mobilité virtuelle avec des entreprises liées à Internet.
En tous cas, pour le maire d’Aulnay-sous-Bois, c’est parce que « l’avenir de ce site intéresse tous les aulnaysiens qu’il a voulu que ce site ne soit pas seulement un lieu de production mais aussi un endroit de formation, de recherche et d’innovation, et ce dans un dialogue respectueux et sans concession entre la ville et PSA ».
Une réponse sur « PSA révèle son projet d’avenir pour l’ancienne usine d’Aulnay-sous-Bois »
Pourquoi ne pas implanter le futur « Europa City » (« Ville d’Europe » serait plus adapté …) sur l’ancien site industriel PSA ? La mitoyenneté avec le parc du Sausset créerait une entité unique qui aurait le mérite de préserver les derniers grands espaces agricoles de la Plaine de France !