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Pluie de problèmes sur l’ouverture des bornes d’incendie

Depuis 24 heures, un phénomène nouveau se repend dans les différents quartiers de la ville, celui de l’ouverture illégale des bornes d’incendie. Initialement prévues pour l’intervention des pompiers en cas d’incendie, ces bornes se transforment depuis hier en de véritables geysers hydratants pour le plus grand bonheur des petits et grands, mais au plus grand dépourvus des voisins et des élus. En effet, ces moyens de rafraîchissement de l’extrême sont lourds de conséquences pour les voiries et habitations alentours.

Les quartiers nord de la ville sont particulièrement touchés par le phénomène, comme ici à Balagny. | (C) Ahmed El Ouafi
Les quartiers nord de la ville sont particulièrement touchés par le phénomène, comme ici à Balagny. | (C) Ahmed El Ouafi

Avec la présence depuis quelques jours d’une forte canicule sur la France, et la fermeture définitive de la piscine d’Aulnay-sous-Bois, certains habitants recherchent désespérément des sources de rafraîchissement dans leurs quartiers. La solution du moment ? Ouvrir illégalement les bornes d’incendie. Mais si le phénomène se répand aux Etats-Unis depuis de nombreuses années, il atteint également depuis quelques jours de nombreuses villes de la banlieue parisienne.

De graves conséquences sur l’espace public

Si le principe même de vouloir se rafraîchir en public avec ses amis peut faire sourire, le fait d’ouvrir les bornes d’incendie fait rougir dans les couloirs des mairies. A Aulnay-sous-Bois, le maire (Les Républicains) Bruno Beschizza s’inquiète d’un « véritable problème de sécurité publique ». En apparence, l’ouverture de ces bornes ne pourrait poser que pour seuls problèmes la formation d’attroupements autour des geysers d’eau fraîche, souvent sur la chaussée créant quelques soucis de circulation. Mais la première adjointe (Les Républicains) Séverine Maroun s’inquiète surtout des conséquences réelles du phénomène né en France à Aubervilliers en début de semaine: « Les personnes qui ouvrent ces bornes ne les ouvrent pas complètement, ce qui forme un coup du bélier dans les canalisations avec une pression qui revient en aller-retour. A terme, certaines canalisations peuvent péter causant de graves dégâts dans les chaussées ». Même constat avec les importantes quantités d’eau déversées en pleine rue: « les inondations créées risquent très rapidement de laisser apparaître un affaissement de la voirie par endroit » causant ainsi de coûteux travaux d’entretien pour la ville, déjà fortement endettée.

Les habitants se mettent en colère

Tandis que les jeunes sortent pour profiter en musique des geysers ainsi formés, les habitants restés dans les maisons ou appartements voisins ont plutôt tendance à déchanter. En effet, l’ouverture des bornes d’incendie diminue fortement la pression  de l’eau dans les canalisations des habitations. Parfois, certains habitants se sont retrouvés sans eau hier après-midi. Lina, habitante du quartier Balagny, nous confie: « Nous sommes en pleine période Ramadan et ils nous privent de l’eau courante, il devient donc impossible de faire la moindre douche pour se rafraîchir en journée. » Pour d’autres, les problèmes d’alimentation en eau s’avèrent plus collectifs. Une école du quartier Mitry s’est par exemple retrouvée sans eau pendant une grande partie de la journée ce vendredi. Dans tous les cas, profiteurs et victimes de cette nouvelle mode n’hésitent pas à s’échanger quelques messages virulents via les réseaux sociaux. Alors que les tensions montent, elles restent cependant inférieures aux pressions exercées par l’eau dans les canalisations.

Une seule solution: rester patient

Hélas, la ville n’a aucun moyen d’agir pour arrêter le phénomène. « Il nous est impossible de fermer le système général alimentant les bornes d’incendie » détaille Séverine Maroun. Il faudrait sinon « plus de 30 minutes pour tout remettre en marche en cas d’incident », accentuant ainsi les risques de dégâts. La municipalité, impuissante face à cette situation jusqu’alors inédite dans le pays, voit la facture s’allonger: « une borne a été cassée hier ce qui a nécessité l’intervention d’une entreprise spécialisée en urgence » explique l’élue, pendant que dans un autre quartier, se sont des problèmes dans l’éclairage publique qui sont apparus hier soir. D’ici là, la ville a d’ores et déjà demandé au propriétaire des canalisations, le SEDIF, un décompte précis de la quantité d’eau qui aura été déversée dans les rues.

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