Jeudi dernier, suite à un appel national des organisations lycéennes, plusieurs centaines d’élèves du Lycée Jean Zay d’Aulnay-sous-Bois ont manifesté leur mécontentement contre le projet de loi sur le travail. Contrairement à d’autres lycées, l’établissement aulnaysien n’a pas été bloqué.
250 élèves ont manifesté leur mécontentement ce jeudi matin devant le Lycée Jean Zay d’Aulnay-sous-Bois contre le projet de loi sur le travail défendu par la Ministre Myriam El Khomri. A coup de « El Khomri, ta loi c’est des conneries », les jeunes lycéens se sont mobilisés en n’allant pas en cours et en incitant leurs camarades à se rendre sur Paris pour les grandes manifestations. Le mouvement a été organisé par les représentants locaux des syndicats lycéens SGL et UNL.
Ahmed El Ouafi, représentant du Syndicat Général des Lycéens dans l’établissement, explique avoir « répondu à l’appel national des syndicats lycéens et étudiants ». « Les élèves doivent se sentir concernés par ce projet de loi et c’est à nous, représentants des élèves, de sensibiliser nos camarades » indique t-il. Dissuasive, cette manifestation n’était cependant pas un barrage interdisant l’accès à l’établissement. En effet, malgré une tentative de blocage des portes d’accès la veille au soir, les organisateurs du mouvement n’ont pas pu organiser un blocus global du lycée. L’établissement avait fait le choix d’ouvrir en grand les portes du lycée tôt le matin pour éviter tout risque de chaînage.
Une mobilisation pédagogique contre un gouvernement libéral
Cette mobilisation se voulait donc avant tout pédagogique: « Certains professeurs sont venus nous aider pour sensibiliser les élèves sur le projet du gouvernement. Une dizaine d’entre eux ont soutenu notre initiative mais ont toutefois voulu assurer leur cours (NDLR: le lycée a déjà été touché par deux jours de grève des enseignants ce mois-ci et un troisième est prévu à la fin du mois pour des enjeux aussi bien nationaux que locaux) » détaille Ahmed, élève de Première déjà très engagé dans son lycée à travers, notamment, la présidence d’une association de lycéens.
« Nous avons manifesté à la foi contre ce projet de loi, mais aussi contre ce gouvernement qui n’est plus de gauche, menant plutôt une politique libérale » explique t-il. « Cette loi désavantage nettement le salarié, favorise le licenciement. Les lycéens d’aujourd’hui étant les salariés de demain, nous devons donc nous battre pour défendre nos futures conditions de travail, ou plus simplement nos conditions de vie » conclut Ahmed. Les organisations lycéennes de l’établissement se réservent le droit de suivre l’appel du 31 mars prochain si le projet de loi n’est pas retiré.