Quel projet d’avenir pour le site PSA ? La question pourrait sembler simple alors qu’il s’agit de convertir un ancien site industriel de 180 hectares, plus grand que La Défense, avec la création d’un maximum d’emploi possible. Pourtant, la tâche s’avère compliquée avec la multiplicité des acteurs et des envies de chacun. Hier, le Premier ministre a en tous cas certifié qu’il n’y aurait pas d’autoroute ferroviaire sur le site.
Ce lundi, le maire (UMP) d’Aulnay-sous-Bois Bruno Beschizza imaginait un village olympique ou un centre nautique dans notre ville à l’occasion des Jeux Olympiques de 2024 auxquels la ville de Paris est désormais candidate. Pourtant, une hypothèse insistante refait régulièrement surface : celle de faire passer sur l’ancien site PSA des trains de marchandises issus de «l’autoroute ferroviaire», un projet de liaison ferrée entre Dourges (Pas-de-Calais) et Tarnos (Landes). Ce projet, controversé, a pour objectif d’alléger le trafic routier.
Cette piste, avancée par le ministère des Transports qui a récemment commandé des études sur le sujet à la Société du Grand Paris (SGP), permettrait « de ne pas perdre l’embranchement ferroviaire qui existe aujourd’hui sur le site » indique le cabinet du ministre Alain Vidalies. En effet, cet embranchement permettait autrefois à PSA de transporter ses voitures neuves par le rail. Pourtant, la Société du Grand Paris planchait déjà de son côté sur l’implantation des ateliers de maintenance du futur métro automatique sur le site de l’ancienne usine automobile, en lien avec le propriétaire du terrain et les élus locaux.
Le Maire « vigilant » à l’intervention de l’Etat sur le dossier PSA
Mais le projet ne plait pas à tout le monde comme l’expliquaient hier matin nos confrères du journal Le Parisien : « il semble d’ailleurs que Matignon ne soit pas convaincu par le projet ». Une position qui s’est confirmée dans l’après-midi lors d’une déclaration du Premier ministre Manuel Valls devant l’Association des Maires d’Île de France indiquant qu’il ne soutenait pas le projet. Ainsi, le maire d’Aulnay-sous-Bois Bruno Beschizza « se félicite de l’annonce par Manuel Valls qu’il n’y aurait pas de ferroutage à Aulnay-sous-Bois », justifiant que le « Masterplan d’aménagement élaboré par PSA en collaboration avec la Ville était incompatible avec l’implantation d’un site de ferroutage ». L’édile a également indiqué dans un communiqué que les « nuisances engendrées par le trafic incessant de poids lourds » lié à une telle implantation auraient été « très néfastes » pour la ville et ses emplois.
Alors que Manuel Valls a aussi annoncé que l’Etat allait « intervenir fortement » dans le plan de reconversion du site industriel, le maire UMP s’est cependant dit « très vigilant », justifiant qu’ « aucun Maire ne peut accepter que l’Etat décide à sa place et dans son coin alors que c’est le Maire qui est porteur de l’attractivité, du développement et de la dynamique économique d’une ville ». L’édile reste toutefois prêt « à discuter avec tous les acteurs avec comme ligne directrice l’intérêt de la ville », précisant que l’Etat pourrait participer à l’aventure « sur le modèle d’une SEMop », autrement dit une entreprise publique locale à opération unique.