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CDG Express : les inquiétudes se poursuivent pour les transports du quotidien

Bobigny, le 25 janvier 2019. Deux élus d’Aulnay-sous-Bois ont été reçus à la Préfecture pour évoquer les craintes liées au projet CDG Express. © DR

Le Préfet de Région Michel Cadot a remis, cette semaine, un rapport sur le projet controversé de liaison directe ferroviaire à grande vitesse CDG Express à la Ministre des Transports, Elisabeth Borne. Pendant le mois de janvier, le Préfet a rencontré les associations d’usagers, les élus locaux et les opérateurs concernés par le projet dans le cadre d’une mission de concertation destinée à rassurer les acteurs locaux et à établir un calendrier pluri-annuel tenable pour mener l’ensemble des travaux nécessaires à la mise en service du CDG Express, et à la modernisation des infrastructures du RER B.

Dans une interview accordée cette semaine au Parisien, la Ministre s’est dite favorable au projet, tout en assumant que des ajustements de calendrier seront nécessaires pour mener à bien l’ensemble des 15 chantiers majeurs à mener sur l’axe ferroviaire nord d’ici 2025. « J’assume d’avoir pris le temps pour écouter les inquiétudes et y répondre(…). Le contrat de concession sera signé dans les prochains jours. C’est indispensable pour pouvoir donner le coup d’envoi des travaux sans perdre de temps » détaille la Ministre.

Aulnay souhaite un contrat gagnants-gagnants

Le 25 janvier dernier, les élus locaux ont été reçus en préfecture pour exprimer leurs inquiétudes et obtenir des réponses concrètes de l’Etat et des futurs concessionnaires de la ligne CDG Express. La Ville d’Aulnay-sous-Bois a maintenu sa position de défense des usagers des transports du quotidien. L’adjoint au Maire Frank Cannarozzo a ainsi demandé au Préfet que l’Etat « s’engage sur un contrat gagnants-gagnants ».

Gagnant pour les usagers de la zone aéroportuaire, dont la desserte est aujourd’hui inadaptée avec un réseau routier saturé et une cohabitation complexe dans les rames du RER B entre voyageurs équipés de valises et travailleurs quotidiens. Gagnant pour les usagers du RER B, de la Ligne K et du TER Paris-Laon, afin de limiter l’impact du CDG Express sur la circulation des trains en phase de travaux et en phase d’exploitation.

15 projets majeurs pour l’axe nord d’ici 2025

La Ville d’Aulnay-sous-Bois demande des engagements de l’Etat sur le calendrier des travaux prévus entre 2021 et 2023. La mise en oeuvre des 15 projets majeurs sur l’axe ferroviaire nord, tels que la modernisation de la Gare du Nord, la réalisation des interconnexions avec le Grand Paris Express, le renouvellement des infrastructures (voies, caténaires, aiguillages, signalisation…) du RER B pour la mise en service de nouvelles rames d’ici 2025 ou encore la création de points de retournements des trains à La Plaine, Le Bourget et Aulnay, nécessitera forcément des interruptions de trafic pour les usagers des transports du quotidien, et donc la mise en place de bus de substitution qui formeront donc des nuisances pour les riverains et les usagers.

Parce que le tout tout de suite n’existe pas, surtout en matière de deniers publics, la Ville souhaite aussi que l’Etat s’engage sur un plan pluriannuel d’investissements pour les transports ferroviaires et autoroutiers dans le nord-est parisien. Car les difficultés de circulation concernent aussi la route, avec des bouchons sur les grands axes qui causent quotidiennement des reports de trafic dans les petites rues des villes environnantes, dont Aulnay-sous-Bois.

Valérie Pécresse n’est pas convaincue

La Présidente de la Région Île-de-France et de l’autorité organisatrice des transports Île-de-France Mobilités, Valérie Pécresse, « prend acte » que sa crainte de « dégradation des conditions de transports des voyageurs du RER B a été entendue par la Ministre ». Elle s’estime néanmoins « pas convaincue de la capacité de SNCF Réseau de réaliser le projet CDG Express d’ici à 2024 sans dégrader les conditions de circulation des 1,6 millions de voyageurs de l’axe nord ».

Valérie Pécresse indique également rester « très vigilante sur les annonces de l’Etat » attendues début avril « concernant le calendrier du projet CDG Express et les garanties que l’Etat apportera pour les usagers de la ligne B ». Pour rappel, dès le mois de décembre dernier, la Région a demandé à l’Etat de « suspendre les travaux tant que toutes les garanties (…) n’auront pas été données ». Une demande qui n’a hélas pas été entendue. En pleine phase de concertation, les premiers chantiers ont commencé la semaine dernière au niveau de Mitry-Claye, au grand dam des élus locaux qui dénoncent « une concertation pipée ».

Le projet controversé du CDG Express n’est pas prêt de faire l’unanimité en sa faveur.

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