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Le gouvernement fixe le nouveau calendrier du Grand Paris Express

La Gare d’Aulnay, sur la ligne 16 du futur métro automatique, sera mise en service en 2024. © Agence Beckmann NThépé

A l’occasion d’une conférence de presse, le gouvernement a assuré ce jeudi matin que l’ensemble du réseau du Grand Paris Express sera réalisé « à l’horizon 2030 », mais a prévenu que plusieurs lignes seront retardées de deux ou trois ans. Une économie de 10% est aussi réclamée par Matignon. Aulnay-sous-Bois devrait avoir sa gare en 2024.

Depuis l’été, l’exécutif gouvernemental s’inquiète du « dérapage » des coûts de ces 200 kilomètres de lignes, 68 gares et 7 centres techniques qui composeront demain le Grand Paris Express, ce gigantesque super métro automatique. La facture prévisionnelle du chantier, réalisé à 90 % en grande profondeur, est passée de 19 milliards d’euros en 2010 à plus de 35 milliards d’euros aujourd’hui, au fil des réévaluations et de l’intégration de provisions pour risques et aléas. Le Premier Ministre Edouard Philippe avait engagé en janvier une concertation avec les élus d’Île-de-France pour les préparer à une révision du calendrier.

Le gouvernement maintient finalement deux « priorités » pour une mise en service « à l’horizon 2024 », avec néanmoins une promesse : achever l’ensemble de ce réseau de métro automatique « à l’horizon 2030 » et rendre sa réalisation « totalement irréversible ». Le gouvernement souhaite redonner de « la robustesse » au projet grâce à « une très forte mobilisation de l’Etat ». Il demande aussi de faire baisser le coût global du chantier de 10 %.

Le chantier du puits d’essai de la ligne 16 s’est achevé cet automne à Aulnay-sous-Bois. © Société du Grand Paris / Gérard Rollando

Priorité aux lignes qui seront très fréquentées et aux JO

La première priorité concerne les lignes « qui bénéficient au plus grand nombre de Franciliens » : la ligne 15 sud, les extensions de la ligne 14 au nord et au sud de Paris, et le tronçon commun des lignes 16 et 17 entre Saint-Denis-Pleyel et Le Blanc-Mesnil. Ces trois dernières sont de surcroît « nécessaires pour le bon déroulement des Jeux olympiques de 2024 » a rappelé le Premier Ministre. La réalisation du Grand Paris Express était un des arguments phares de la candidature de Paris aux JO.

Deuxième priorité pour 2024 : la ligne 16 entre Le Bourget-RER et la future gare de Clichy-Montfermeil. Ce tronçon, qui passera notamment par la future Gare d’Aulnay sur l’ex-RN2, est très attendu pour désenclaver les communes de la banlieue de l’est parisien. En novembre 2017, le président Emmanuel Macron avait confirmé en personne à Clichy-sous-Bois « l’objectif de 2024 » pour l’arrivée du métro.

La ligne 17 sera saucissonnée jusqu’en 2030, les autres lignes seront recalées

Pour les autres lignes, le calendrier sera « recalé » a expliqué le Premier Ministre, en compagnie de la Ministre des Transports Elisabeth Borne. En clair, des chantiers démarreront plus tard et des lignes seront livrées deux ou trois ans plus tard que prévu. A titre d’exemple, le prolongement de la 16 jusqu’à Noisy-Champs sera réalisé « au plus tard en 2030 ».

La ligne 17 devrait rallier le Triangle de Gonesse, et le futur projet décrié Europa City, « au plus tard en 2027 » puis son terminus du Mesnil-Amelot « en 2030 ». La desserte par la ligne 17 de la gare du Bourget-Aéroport, stratégique pour les JO, sera réalisée pour 2024 si c’est « techniquement possible ». Dans le cas contraire, ces sites olympiques du territoire Paris Terres d’Envol seront desservis « par un service de navettes ».

Le CDG Express doit permettre de relier la gare de l’Est à l’aéroport de Roissy en 20 minutes. © Silvio d’Ascia Architecture

Pas un mot sur les transports actuels, ni sur les inquiétudes liées au CDG Express

Ces modifications de calendrier du Grand Paris Express auraient pu donner l’occasion au gouvernement d’inclure les transports actuels dans le grand projet du siècle pour la région parisienne. Si des correspondances sont bien prévues entre les lignes actuelles et les futures, notamment au Bourget entre le RER B, le Tram 11 et les lignes 16 et 17, aucun moyen supplémentaire n’a été évoqué pour accélérer la modernisation du réseau existant pourtant défaillant. Malgré l’investissement massif de la région depuis quelques années, le RER B ne verra pas plus de moyens déployés par l’Etat, alors même que le CDG Express passera à ses côtés. Le chantier de cette ligne express qui reliera Paris-Gare de l’Est à l’Aéroport Roissy-Charles De Gaulle en 2020 minutes dès 2023 doit débuter cette année. Les usagers de la Ligne K sont pourtant très inquiets de ce projet qui passera sur les voies habituelles de la Ligne K, et celles employées par le RER B en cas de problème (ce qui est fréquent), entre Saint-Denis et Mitry-Claye. Des voies déjà encombrées… qui seront saturées par un projet voué à l’échec dès sa conception, mais qui coûtera 2 milliards d’euros.

 

A LIRE AUSSI dans Le Monde : Le Charles-de-Gaulle Express, « un projet voué à l’échec dès sa conception »

POUR ALLER PLUS LOIN, A LIRE dans Le Monde : Grand Paris Express : le gouvernement fixe le nouveau calendrier du chantier

 

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Politique de la Ville : Bruno Beschizza espère que les annonces de Macron « ne sont pas juste un écran de fumée »

A Tourcoing, le Président de la République Emmanuel Macron a tenu à rassurer les acteurs locaux. © Elysée

En déplacement à Tourcoing, le Président de la République a fait ce mardi une série d’annonces à destination des quartiers populaires. Réaction de Bruno Beschizza, Maire d’Aulnay-sous-Bois

Ce mardi, le Président de la République Emmanuel Macron était en déplacement à Tourcoing pour une visite sur le thème de la Politique de la Ville. Le chef de l’Etat s’est ainsi exprimé sur les inquiétudes des Maires et acteurs locaux sur les questions de rénovation urbaine et de développement des territoires populaires. Pas d’énième « plan Marshall » pour les banlieues, le Président s’est surtout contenté de rappeler des réformes déjà lancées, pour améliorer la sécurité au quotidien, lutter contre la radicalisation, l’enfermement des territoires ou encore réduire les discriminations. Il faut dire que depuis 40 ans, la République tente de traiter les problématiques présentes dans les quartiers populaires et de se rapprocher d’une population qui se sent éloignée des pouvoirs publics.

La « séquence banlieue », une opération communication

Comme le rappellent nos confrères du Monde, « au cours de ces derniers mois, Emmanuel Macron et son gouvernement ont pris une série de décisions dont les effets sont très négatifs pour les quartiers populaires : réduction des APL compensée par les HLM, diminution du nombre de contrats aidés, restrictions budgétaires pour les collectivités et les services publics… Face aux réactions que cela a suscitées, la « séquence banlieue » – comme l’appellent les communicants – est d’abord une opération de communication destinée à montrer à l’opinion publique la sollicitude du gouvernement envers ces quartiers. »

Un bon diagnostic sur la « faillite de la République », un silence sur le financement

Pour Bruno Beschizza, Maire d’Aulnay-sous-Bois et Président de Paris Terres d’Envol, « le Président de la République a réalisé un bon diagnostic sur la faillite de la République dans les quartiers populaires. Son discours contient de nombreuses annonces intéressantes : procédures d’éloignements des dealers, subventionnement du permis de conduire pour les jeunes, expérimentation des emplois francs, majoration de 30% du complément de mode de garde pour les parents isolés, doublement des maisons de santé, obligation d’insertion d’un volet petite enfance dans les programmes ANRU… Sécurité, emploi, insertion, éducation, lien social, santé : le Président a passé en revue les ingrédients indispensables pour reconstruire des quartiers oubliés depuis trop longtemps. »

L’édile s’inquiète toutefois sur le financement de ces futures mesures dont le plan n’a pas été abordé par le chef de l’Etat. Bruno Beschizza « s’interroge également sur l’annonce de ne limiter certaines aides qu’aux seuls quartiers prioritaires Politique de la Ville et craint que cette mesure ne fasse qu’accroître les inégalités au sein d’un même territoire, d’une même ville ou d’un même quartier ».

Le calendrier de réalisation de la ligne 16 du Grand Paris Express confirmé

Si le Maire d’Aulnay-sous-Bois « tient tout particulièrement à saluer l’annonce présidentielle confirmant le calendrier de réalisation de la ligne 16, une attente forte des élus locaux du territoire mais aussi des habitants pour réussir leur désenclavement et leur ouvrir de nouveaux horizons », il espère cependant « que ce grand discours fondateur n’est pas juste un écran de fumée ». « Que de temps perdu pour un Président de la République qui veut nous faire oublier qu’il était Secrétaire Général-Adjoint à l’Elysée puis Ministre de l’Economie à l’époque où les crédits de l’ANRU 2 n’ont jamais été débloqués » conclut le premier magistrat de la Ville.

 

 

La Politique de la Ville, késako ?

Selon le site internet du Ministère de la Cohésion des Territoires, la « Politique de la Ville vise à réduire les écarts de développement au sein des villes, à restaurer l’égalité républicaine dans les quartiers défavorisés et à améliorer les conditions de vie de leurs habitants. (…) Elle requiert l’appui de tous les acteurs concernés pour agir sur tous les leviers : éducation, développement social et culturel, revitalisation économique, emploi, renouvellement urbain et amélioration du cadre de vie, sécurité, citoyenneté et prévention de la délinquance, santé. (…) Elle repose aussi plus largement sur la mobilisation des organismes publics, bailleurs sociaux, caisses d’allocations familiales, associations. »

De manière plus concrète, à Aulnay-sous-Bois, la Politique de la Ville se traduit par des actions dans les quartiers dits « prioritaires » (Rose des Vents, Gros Saule, Mitry/Ambourget) en matière de rénovation urbaine (ANRU 1 à la Rose des Vents, ANRU 2 dans les quartiers Mitry/Ambourget – Gros Saule), d’accès à l’éducation et la culture (dispositif « Le Louvre Chez Vous »), d’accès à la citoyenneté (Contrat de Ville et Conseil Citoyen).

 

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Manuel Valls a procédé au remaniement de son gouvernement ce mardi

Séisme en milieu politique ce lundi. La contestation de la ligne économique menée par le Président de la République François Hollande et son Premier Ministre Manuel Valls n’aura pas été appréciée. Ainsi, les débordements du Ministre de l’Economie Arnaud Montebourg et de celui de l’Education Benoît Hamon ce dimanche lors de la Fête de la Rose ont provoqué la démission du gouvernement de Manuel Valls tôt dans la matinée. François Hollande a demandé à son chef du gouvernement de lui présenter une nouvelle équipe dés mardi.

Manuel Valls a composé son deuxième gouvernement depuis sa nomination par François Hollande le 31 mars dernier.| (C) AFP / JDD
Manuel Valls a composé son deuxième gouvernement depuis sa nomination par François Hollande le 31 mars dernier.| (C) AFP / JDD
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Le Ministre de la ville s’est rendu hier à Aulnay-sous-Bois

Hier matin, le Ministre de la Ville et le Président de l’Assemblée Nationale ont rendu visite aux quartiers nords de la ville pour une rencontre avec le Maire d’Aulnay-sous-Bois au sujet du renouvellement urbain et de l’emploi des jeunes.

De gauche à droite: le Maire Gérard Ségura accompagné de Claude Bartolone ancien président du conseil général de la Seine-Saint-Denis et du Ministre François Lamy. | (C) Mairie d’Aulnay-sous-Bois